LA TECHNIQUE

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L'enluminure au cache

Reconnue comme la plus ancienne des techniques d'art de multiplication, elle servait à l'origine pour la mise en couleur des premières cartes à jouer en occident au XIVè siècle. Elle s'est ensuite diversifiée pour la mise en couleur d'images pieuses, incunables et affiches de luxe à partir du XV et XVI siècle.

Le savoir-faire consiste à concevoir, dessiner et graver à la main des caches qui seront ensuite mis en couleur pour construire l'image.
Ces couleurs sont préparées avec des pigments naturels à base minérale, animale et végétale (terre de sienne, indigo, garance…) et de colles épaisses telles que le blanc d'œuf, la sève d'acacia ou le miel. Parfois l'œuvre est rehaussée de feuille d'or 22 carats.

Les couleurs sont appliquées manuellement au moyen de brosses spécifiques appelées " brosses pompons " sur un papier pur coton.

Une centaine de gestes différents de mise en couleur sont répertoriés.
Il faut adapter ce geste en fonction de la forme des caches, de l'effet de couleur désiré et de la nature du pigment employé.

Un à six caches par couleur et dix à soixante-dix caches par image sont nécessaires pour copier une œuvre.

Le temps de réalisation est fonction de la complexité de l'image et peut atteindre un an de travail pour une copie allant de trente à cent vingt exemplaires.
Seul procédé de duplication entièrement manuel, il est aussi le seul à utiliser des pigments et colles naturels assurant la pérennité des œuvres à travers le temps.

Aujourd'hui il ne reste plus que quelques ateliers en Europe. Malgré sa très grande rareté " l'enluminure au cache " est considérée comme l'une des plus nobles techniques d'art de multiplication.