La culture jaïna s'inscrit dans une harmonie où chaque chose
ou matière prend sa place afin de créer un équilibre.
De ce fait, tout est hiérarchisé et codifié. Il existe
6 lesya (degrés de l'esprit) liées aux bonnes ou mauvaises actions
réalisées par les hommes. Ces lesya sont matérialisées
par un choix de couleur bien défini. Lorsque le personnage a une couleur
de l'âme sombre, il décide de couper l'arbre pour prendre les
fruits en abondance et pas encore mûrs. Par son aveuglement, il ne voit
que son profit immédiat sans se soucier des conséquences pour
son avenir. Lorsqu'il évolue (personnage vert), il frappe le tronc,
puis il frappe la branche (personnage bleu). Lorsque le personnage devient
rouge (couleur positive dans les degrés d'âme du jaïnisme),
il utilise un outil pour secouer les branches ; le personnage ocre décroche
les fruits de l'arbre avec son petit outil, et la sagesse suprême permet
au personnage à l'âme pure d'attendre que les fruits tombent
afin de les récolter. Il fait également un second geste car
il sème et pense ainsi aux générations à venir.
Lorsqu'on atteint cet état de sagesse, il faut rester en permanence
vigilant car nous ne sommes pas à l'abri de revenir à l'âme
la plus sombre.
Au centre de l'image, un paon est représenté. L'orientation
de sa tête et de sa queue est essentielle car elle définit l'essence
même de l'uvre. En effet, ce qui fait la beauté extérieure
du paon, beauté éphémère et futile, sa queue est
orientée du côté le moins sage. C'est le paraître.
La réflexion, la pensée, donc sa tête, quant à
elle est orientée du côté le plus sage puisqu'il s'agit
de la beauté intérieure, donc de l'être.
La destinée humaine
Inde (Gujerat) XVII° siècle
87 exemplaires réalisés